Fourmi
Des illustrations uniquement réalisées en fourmis, qui racontent la soif d’aventure d’un jeune Londonien de la fin du XIXe siècle. L’album retrace son histoire, avec des illustrations tout en fourmis.
Livre/Album édité chez Milan / Groupe Bayard — Dès 7 ans — 80 pages — 34 x 24 cm
Un livre fou pour la jeunesse réalisé par un artiste.
C’est bien connu : la fourmi vit en colonie et c’est donc par colonnes que Cyril Houplain les a fait avancer. Afin qu’elles tracent la route à l’aventure qu’il a créée - pour les petits comme pour les grands - sur 80 pages.En noir, en blanc, en rouge.
C’est bien connu : la fourmi vit en nombre et Cyril Houplain, pendant des milliers d’heures, les a dessinées par milliers. Une par une. A la main. Un travail d’entomologiste qui se prendrait pour un orfèvre (on a même l’impression qu’elles bougent). Un boulot de dingue. Un boulot d’artiste.
12 Fourmis par cm2
Obstiné et infatigable, comme le sont ses amies les fourmis, Cyril Houplain a fait un travail spectaculaire : il a dessiné 12 fourmis par centimètres carrés pour raconter une histoire rétro-fantastique (qui se passe à la fin du XIXème siècle).L’histoire de FOURMI ( de son vrai nom Alistair Burke , un nom fabuleux emprunté au fils d’un pasteur irlandais, ami des parents de Cyril), un petit dompteur de fourmis en tournée mondiale. Avec « sa troupe », on le croise sur le port de New York, sur les routes de la Conquête de l’Ouest, à l’Expo Universelle de Chicago et même à Buckingham Palace chez la Reine Victoria.
Tout est dessiné en fourmis
Un bateau ou une diligence, un oiseau ou une arrête de poisson, un chameau ou un cheval, un cow-boy ou des indiens (apaches), un train ou un avion, des gants ou un haut de forme ou encore la Reine Victoria en personne : tout est dessiné en fourmis.
L'autre héros est une femme
C’est à la page 36 qu’arrive alors une petite reine, Pépite, la Fourmi Rouge, l’héroïne qui crée le suspense et qui laisse son empreinte sur toutes les doubles pages. Pépite joue aussi avec le lecteur : s’il la cherche, il la trouve.
Quand avez-vous décidé d’utiliser la fourmi comme matière première?
Cyril Houplain Je me suis pris d’amitié pour les fourmis en regardant les peintures du XVIIe dites vanités, dans lesquelles l’insecte est le symbole de la putréfaction et de la brièveté de la vie.
Au départ, c’est dans le même but que je dessinais des fourmis dans les recoins des fenêtres, des toilettes des musées, dans les livres, dans des magazines, sur des affiches publicitaire, des objets de la grande consommation moderne... Après, elles sont devenues pour moi des pixels vivants.
Pourquoi aimez-vous tant les fourmis?
C. H. La fourmi est ma messagère. Elle est bâtisseuse et elle a le sens du collectif. Elle a choisi le groupe et non pas l’individualisme. Ça vous rappelle quelque chose ? Ce livre parle aussi du rejet, de l’engagement, de la confiance, de l’amitié, de la fidélité, du succès et de ses dangers, mais aussi du besoin de découvrir et de partager. La fourmi est aussi patiente, et, pour les dessiner, il me fallait apprendre la patience.
Ce livre représente des milliers d’heures de travail...
C. H. Cela fait 4 ans que je dessine quotidiennement des fourmis. Il m’a fallu 2 ans pour faire le livre. Il me faut en moyenne 12 fourmis pour remplir 1 centimètre carré.
Vous avez fait une fourmithérapie en somme ?
C. H. Ce travail (de fourmi) m’a permis de trouver un rythme qui me convient. Loin de la frénésie du monde actuel. Au début, ces petites bêtes font peur. Puis on y revient. Elles attisent la curiosité. On se balade dans l’image, le regard cherche. On a l’impression qu’elles bougent. Et ça, c’est une vibration qui me plaît. C’est un travail organique, pas numérique ni mécanique. Jamais la machine ne pourrait réaliser de telles images et cette idée-là me plaît aussi.
Ce livre est le livre d’un artiste ?
C. H. C’est un livre de grande taille dans lequel on peut se perdre. Je n’ai pas l’impression d’avoir réalisé « un livre pour la jeunesse ». Il est pour toute la famille. Fourmi est un livre unique, un ovni, le premier dans son genre. J’ai essayé de conjuguer complexité et simplicité. Pour moi, ces images sont « précieuses ». J’ai produit un travail ultralaborieux pour arriver à aboutir à un résultat d’une grande finesse, tout en délicatesse. Il est hors des cadres classiques. Il est porteur d’une bizarrerie, d’une étrangeté, d’une folie douce, à l’image de ce que j’ai déjà fait. De l’identité du personnage de M à la création visuelle du Soldat rose en passant par le Drapeau la Crotte (je plantais des drapeaux dans les crottes de chien), les tuyaux d’arrosage qui devenaient des scoubidous géants ou les portraits sur les sacs en papier.
Avec quoi l’avez-vous dessiné ?
C. H. J’ai gardé l’essentiel, le minimum : du papier et de l’encre de Chine.